Modifications biologiques et mécaniques induites dans des cellules en
culture par application locale d'une force contrôlée
L’environnement mécanique in vivo influence fortemement le comportement
des cellules et des tissus (division, différenciation, migration…). Les
cellules disposent en effet, à leur membrane, de véritables capteurs
mécanosensibles que sont les molécules d’adhésion. Nous nous intéressons
plus particulièrement aux intégrines, responsables du lien
cellule-matrice, qui, une fois activées, génèrent l’assemblage d’un
complexe protéique, ou complexe focal, permettant un lien au
cytosquelette d’actine sous-jacent.
Il apparaît donc primordial, afin de caractériser la réponse des
cellules à une contrainte mécanique, de mesurer l’évolution temporelle
des forces mises en jeu au niveau du contact, et de comprendre comment
le cytosquelette y est réorganisé afin de s’adapter à ces forces.
Nous utilisons comme sonde et effecteur de force locale, des billes
microniques (recouvertes de peptide RGD, ligand spécifique aux
intégrines), piégées à l’aide de pinces optiques après incubation sur
les cellules (cellules musculaires de la lignée C2-C12). Nous avons mis
en place un dispositif de rétroaction permettant de maintenir la force
appliquée à un niveau constant au cours de la déformation des cellules.
Nous mesurons ainsi la fonction de fluage locale, réponse de la cellule
à cette contrainte.
Nous pouvons aussi quantifier, pendant l’application de cette force
constante, le recrutement de protéines au niveau du contact, afin de
comprendre la dynamique de renforcement structurel au cours du temps.
Nos premiers résultats ont montré un recrutement d’actine croissant avec
l’intensité du piège, ainsi qu'un lien entre recrutement d'actine et
renforcement de la rigidité cellulaire.